28/02/2010
Hommage aux frasques des bleus
Avec les Tuniques Bleues, Willy Lambil et Raoul Cauvin nous offrent depuis plus de quarante ans un spectacle sans cesse renouvelé. A l'occasion du Festival d'Angoulême, un petit bijou est né: L' hommage aux Tuniques Bleues farci de friandises à déguster entre fans. Ce n'est pas un nouvel album mais un florilège des frasques du caporal Blutch, du sergent Chesterfield et de leurs auteurs. Cela commence avec des planches hilarantes parodiant la série et signées par Bercovici, Larcenet, Zep, Bouzard, Clarke et Blutch. Un vrai régal pour le plaisir des yeux. L'ouvrage se poursuit avec une interview des auteurs qui reviennent sur la naissance de la série en 1968. Cauvin avoue qu'à l'époque, il ne savait rien de la guerre de sécession ! Lambil nous parle graphisme. Si le premier dessinateur de la série, Louis Salvérius a effectué le chemin du comique gros nez vers le semi-réaliste, son successeur a fait la transition inverse, du réalisme au semi-réalisme. Cauvin nous dévoile les secrets de la création d'un scénario des Tuniques Bleues. Lambil nous donne ses trucs. L'ouvrage se conclut avec les superbes aquarelles de Lambil qui représentent des paysages ou mettent en scène les héros de la série.
Un album indispensable pour les inconditionnels et une gâterie pour les autres...
Marc Bauloye
L'hommage aux Tuniques Bleues Lambil Cauvin Dupuis
16:36 Publié dans Loisirs et Culture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cases, phylactères
Surprises sur Antarès
En 2079, la terre étant surpeuplée, une mission de colonisation est envoyée sur Aldébaran où naîtra Kim Keller. En 2184, la terre envoie une mission sur Bételgeuse dont Kim fait partie. Condamnée à y rester, elle est récupérée par ses amis qui écopent de lourdes peines de prison. C’est alors que la Forward Enterprises, une secte religieuse fondamentaliste, propose à Kim une mission sur Antarès en échange de la libération de ses amis. Elle débarque en éclaireur sur cette planète. Mais, la navette qui amène Lynn, sa fille, prend feu et atterrit loin de la base. L’hélico de secours de Kim tombe lui aussi. Toutefois, elle retrouve sa fille et ses amis indemnes. Les survivants prennent place dans un énorme tout-terrain censé les ramener au camp de base distant de plusieurs milliers de kilomètres. Dans le groupe, les tensions commencent à se faire vives. Tout le monde est harassé, affamé et terrifié. Pour trouver de la nourriture, Kim part en bateau prospecter la rive d’un fleuve. Au retour, une surprise de taille l’attend…
Un message de tolérance
Difficile de prendre la série en route sans avoir lu les premiers épisodes. Mais, Leo fait un résumé de la saga dans Antarès Episode 1. Avec un talent de conteur indéniable et une imagination foisonnante, il poursuit sa palpitante épopée humaniste de science-fiction où le fantastique côtoie le surnaturel. Son bestiaire s’enrichit d’animaux effrayants et dangereux tandis que la flore a des allures de paradis. Et, l'action captivante se double d'une réelle densité psychologique qui voit Kim confrontée à ses conflits intérieurs. Par ailleurs, Leo délivre ici un authentique message de tolérance et de générosité en prenant position contre l'obscurantisme, les dangers totalitaires et le dérives sectaires. Côté graphisme, le fabuleux côtoie le somptueux grâce à un trait clair, simple et précis.
Les mondes d’Aldébaran sont devenus un classique incontournable de la BD d’anticipation…
Marc Bauloye
Les mondes d'Aldébaran Cycle 3 Antarès Episode 3 Leo Dargaud
14:23 Publié dans Loisirs et Culture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cases, phylactères
21/02/2010
Voyage en uchronie
1947. Deux engins extraterrestres s'écrasent sur la terre. L'un en Sibérie. L'autre à Roswell aux Etats-Unis sous les yeux de Nico, une gamine ayant fait une fugue. A Washington, le Président Truman décide de divulger au public la nouvelle de cette découverte qui pourrait donner à l'Amérique une avance technologique inégalée. En même temps, contre l'avis de ses assistants, il fixe le cadre d'une nouvelle agence de renseignements, la CIA et embauche le père adoptif de Nico. De son côté, Staline prend la décision de faire à son peuple les mêmes révélations que Truman. Août 1966. Dans un univers où les voitures volent et où les trains sont atomiques, Nico, agent de la CIA très mal notée par ses supérieurs, part en mission à Paris. Elle doit rencontrer Max Wonder, l'industriel le plus fortuné du pays et l'enlever. Mais, la mission échoue et Nico est accusée de meurtre. Elle parvient à fuir avec l'aide de son père, le capitaine Moog. Il lui apprend qu'il a retrouvé en Allemagne la trace de sa mère. Nico parviendra-elle à se disculper ?
Un petit bijou
Le scénariste Fred Duval a construit ici un petit bijou d'uchronie. A savoir une réécriture de l'Histoire en modifiant des éléments du passé. C'est l'effet papillon. Que se passerait-il si deux soucoupes volantes avaient atterri sur la planète en pleine guerre froide ? Il en déduit un monde où le progrès technique est époustouflant. Comme dans Le Cinquième Elément, les humains se déplacent en voiture volante. Par ailleurs, les Beatles donnent un concert avec leur nouveau synthétiseur en l'honneur de Marilyn Monroe. Laquelle a épousé Isaac Asimov. A cette toile de fond pseudohistorique, Duval greffe une passionnante histoire d'espionnage. Son héroïne, Nico, dont les charmes séduisants sont croqués avec talent par Philippe Berthet, se trouve victime d'une machination. Dans ce pur divertissement de science-fiction, tout est réalisé pour plaire au lecteur. Aux coups de théâtre du début succèdent de frénétiques rebondissements. Nico devient très vite attachante. On est conquis par le décor rétrofuturiste et par l'intrigue mystérieuse à souhait. Avec son trait pur et élégant, Berthet habille avec panache un scénario à surprises. Comme dans Pin-up, il dessine avec grâce ses personnages féminins et plante de façon magistrale le cadre du récit. On y croit vraiment. Et, on attend avec impatience l'épisode suivant !
Un vrai divertissement dont on se régale. Avec une cerise sur le gâteau...
Marc Bauloye
Nico T1 Atomium-Express Berthet Duval Dargaud
18:16 Publié dans Loisirs et Culture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cases, phylactères