31/01/2010

Au-dessus des lois

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France. De nos jours. Certains meurtres resteront à jamais impunis, étouffés au nom de la raison d’Etat. Sisco Castiglioni fait partie de ces hommes de l’ombre qui huilent les rouages de la politique à coups de 9 mm. Il est un des meilleurs dans sa spécialité et ne déplaît guère à la secrétaire de son patron qui se plaint de son manque de romantisme. Son dernier ordre en date: réduire au silence un conseiller du Président de la République qui s’apprête à témoigner dans une affaire embarrassante. Mais, un témoin inopiné, Maretti, un laveur de vitres, surprend l’exécution maquillée en suicide et enregistre la scène sur son GSM. Immédiatement poursuivi, il prend contact avec une journaliste du Figaro, l’ambitieuse Léa Dalmont, pour assurer sa protection en lui confiant la preuve du crime. Ces deux témoins viennent compliquer une situation déjà passablement épineuse. Bien vite, Sisco est mis à pied pour incompétence, mais il décide de poursuivre sa mission en solo. Les témoins de cette affaire vont vite découvrir ce qu’il en coûte de s’attaquer au Président…et à Sisco.

Un antihéros cynique et désabusé

Le scénariste Benec n’est pas de ceux qui se perdent en longues phases d’exposition. Dès les premières planches, on se retrouve donc plongé au coeur de l’action. En outre, de par son trait réaliste et ses décors quasi photographiques, le dessinateur Thomas Legrain (Mortelle Riviera, L'Agence) parvient à nous faire vivre des moments palpitants et à nous faire entrer efficacement dans le récit. Mais, Sisco n’est pas vraiment le style de héros qu’on a l’habitude de voir: cynique, blasé et indifférent à la souffrance d’autrui, il incarne une image cruellement vraie de la politique et des agents secrets. Après Le Tueur de Matz et Jacamon, La Mangouste et Irina, les exécuteurs pleuvent tout à coup dans la BD et font très mode. Mais, contrairement à cette nouvelle race d’antihéros bourrés d’empathie, Sisco, dont on ne connaît pas le passé, ne parvient pas à devenir vraiment attachant. Pire, il est vraiment très antipathique. Ce qui contribue à la véracité de l’histoire…

Inspiré d’un fait réel

Le scénariste Benec, lauréat du Prix Raymond Leblanc en 2007, a basé son intrigue sur un fait réel: il s’est inspiré de la mort mystérieuse en avril 1994 de François de Grossouvre, un conseiller de François Mitterrand qui s’était apparemment suicidé. Cette histoire relatée par Jean Montaldo dans l’ouvrage Mitterrand et les 40 voleurs a fait beaucoup de bruit à l’époque. Montaldo ne croyait pas à la thèse du suicide. Sans accuser ouvertement, il estimait qu’il y avait eu meurtre ou incitation au suicide. A partir de là, Benec (qui exerce parallèlement le métier d’ingénieur en informatique décisionnelle) a fait parler son imagination en rajoutant un témoin dans son intrigue. Il a aussi créé de toutes pièces le service au sein duquel opère Sisco. Il semble justifier les choix (pourtant injustifiables) de l’acteur principal qui a compris les enjeux du pouvoir et le concept de la loi du plus fort ! On reconnaît là un argumentaire très primaire qui laisse rêveur… Séduit par les personnages et les dialogues, Legrain (ancien étudiant en Histoire et Criminologie) s’est appliqué, avec succès, à rendre ses personnages moins figés. Programmé pour mars 2010, la fin de ce diptyque (dans le second épisode Faites-la taire !) promet d’être haletante tant l’action est soutenue de bout en bout.

Destiné à un public averti, ce thriller politique atypique et passionnant se lit d’un trait comme un ouvrage de Ken Follett…

Marc Bauloye

Sisco T1 Ne tirez que sur ordre ! Legrain Benec Le Lombard


 

 

 

 

 

 

Commentaires

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Écrit par : Misha Lee | 05/05/2015

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